La science confirme-t-elle les bienfaits du massage ?

Les bienfaits du massage sont empiriquement prouvés depuis des millénaires. Chacun peut, sans démonstration scientifique, les ressentir en son corps. Pour autant notre rationalisme occidental verrait d’un œil favorable l’idée que la recherche scientifique puisse conforter ce que nous ressentons. Malheureusement, la faculté de médecine et la recherche médicale n’accordent qu’une attention distraite à ce qu’elle considère au mieux comme une pratique de confort. Les travaux scientifiques sur le massage sont peu nombreux.

Voici ci-après des extraits d’une revue des connaissances scientifiques sur le massage, réalisée à la demande de l’association des massothérapeutes du Québec. Source : revue de la littérature scientifique sur la massothérapie. Mon réseau +. Association professionnelle des massothérapeutes spécialisés du Québec. https://www.monreseauplus.com/

 

Douleurs musculosquelettiques

Dans une revue portant sur l’efficacité du massage dans le traitement des douleurs musculosquelettiques, Lewis et Johnson (2006) ont recensé « un éventail d’essais cliniques aléatoires et d’études expérimentales. Parmi les vingt études et essais cliniques aléatoires trouvés, impliquant 1 431 participants, le massage s’est avéré être supérieur à aucun traitement dans cinq comparaisons sur 10, supérieur à des interventions fictives (au laser) dans une comparaison sur deux, et supérieur à un traitement actif dans sept comparaisons sur vingt-deux. Le massage était supérieur aux groupes témoins dans quatre études sur neuf sur des participants en santé éprouvant des douleurs et endolorissements post-exercice.

 

Fatigue chronique

Deux revues systématiques ont été menées pour évaluer l’efficacité du massage dans le traitement du syndrome de la fatigue chronique (SFC), l’une en Norvège par Porter, Jason et coll. (2010) et l’une en Corée du Sud par Alraek, Myeong et coll. (2011). L’étude de 2011 analysait 70 essais cliniques aléatoires, dont 60 d’entre eux faisaient état « d’au moins un effet positif de l’intervention », alors que 52 études rapportaient aussi une « amélioration d’un symptôme propre à la maladie ». En incluant tous les essais cliniques aléatoires faisant partie de sa recherche, laquelle employait le massage (parmi d’autres thérapies issues de la MCP) pour traiter la fatigue chronique, la revue de 2010, pour sa part, a démontré que l’utilisation du massage « a produit… des effets positifs ».

 

Stress

Une étude pilote menée en Australie (Garner, Phillips et coll., 2008) a examiné l’efficacité du massage dans la réduction du stress, de l’anxiété et de l’agressivité chez de jeunes adultes en soins psychiatriques. Cette étude interventionniste prospective non aléatoire a été menée en comparant le traitement « normal » de patients avec une suite de traitements comportant des interventions en massage sur une période de sept semaines consécutives. L’étude a démontré une réduction importante de l’anxiété, du pouls au repos et des niveaux de cortisol, tandis que des améliorations notables des résultats aux tests mesurant l’hostilité et la dépression ont été observées chez les deux groupes en traitement. Le massage a eu des effets positifs immédiats sur les mesures liées à l’anxiété et, conséquemment, peut être qualifiée comme étant « réduisant le stress et l’anxiété chez les patients hospitalisés souffrant de troubles psychiatriques lourds ».

 

Migraine

Une étude de la Nouvelle-Zélande comptait 48 sujets aux prises avec la migraine et s’est déroulée sur 13 semaines. Il a été observé que la fréquence des migraines s’est trouvée réduite chez le groupe ayant reçu durant six semaines un traitement hebdomadaire de massothérapie de 45 minutes centré sur les zones neuromusculaires et les points de tension du dos, du cou et des épaules. Dans une seconde étude, les participants ont été soumis à des traitements par massages de 30 minutes chacun concentrés sur la musculature de la nuque à raison de deux fois par semaine sur une période de cinq semaines. Il en est ressorti une amélioration significative (71 % de réduction) de la douleur en comparaison avec le groupe témoin, qui lui n’a été soumis à aucun traitement.

 

Douleur chronique

De nombreux patients atteints de fibromyalgie ont recours au massage pour soulager leurs symptômes et les effets du massage sur ces symptômes rapportés par Kalichman (2010) ont été observés dans deux études distinctes ne comportant chacune qu’un seul groupe ainsi que six essais cliniques aléatoires. Toutes les études revues ont démontré « les avantages à court terme du massage… », dont « une étude à un seul groupe a fait état d’avantages à long terme… ».

 

Douleurs lombaires

Les résultats, basés sur neuf essais, indiquent que le massage représente une voie de traitement efficace, lorsque comparée au placebo et à des options de traitement actif (comme la relaxation), particulièrement à court terme. Au sujet de leurs observations, Cherkin et coll. (2001) décrivent « …un corps de preuves émergent… soutenant l’efficacité de la massothérapie dans le traitement des douleurs lombaires non spécifiques à court terme. »

 

Douleur au cou et aux épaules

Dans le cadre d’un panel tenu à Ottawa et portant sur les directives probantes de pratique clinique de la massothérapie appliquée aux douleurs au cou, Brosseau et coll. (2012) se sont appliqués à mettre à jour les directives probantes de pratique clinique (DPPC) portant sur l’emploi du massage en comparaison avec un traitement témoin ou d’autres traitements destinés aux adultes (plus de 18 ans) souffrant de douleur subaiguë et de douleur chronique au cou. Le panel a conclu que le massage diminue la douleur et l’endolorissement et améliore l’amplitude articulaire dans le cas de douleur subaiguë ou de douleur chronique au cou, démontrant l’efficacité des interventions de massothérapie dans le soulagement des symptômes immédiats de douleur au cou post-traitement.

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